Comment survivre à l'algorithme d'Instagram

Des conseils pour survivre à l'algorithme exigeant d'Instagram et rendre visible votre contenu créatif sans vous épuiser.

Si vous êtes un artiste ou un créateur de contenu professionnel, vous l'avez probablement déjà ressenti : rien n'est jamais suffisant. Peu importe le nombre de photos attrayantes que vous publiez sur votre fil Instagram, le caractère amusant et interactif de vos stories ou la qualité de vos publications, vous avez probablement oublié un hashtag important, choisi une chanson qui n'est pas un tube ou tout simplement manqué le bon moment pour faire votre post.
Que se passe-t-il avec l'algorithme d'Instagram et pourquoi votre travail n'est-il pas vu ?
Lisez attentivement ces 5 conseils et stratégies de créateurs experts pour survivre à l'algorithme sur les réseaux.

À une époque hyperconcurrentielle, où des millions de créateurs de contenu se disputent l'attention de l'utilisateur, peu d'entre nous ont le sentiment de faire leur travail à cent pour cent. C'est logique : nous dansons au rythme de ce qu'on appelle un algorithme qui change constamment les règles et exige de plus en plus de notre créativité.

Si vous comprenez les possibilités offertes par les médias sociaux, mais que vous vous sentez encore dépassé, vous n'êtes pas seul. Nous avons interrogé trois experts sur leur expérience personnelle et leur avons demandé des conseils professionnels pour rester inspiré. Oui, vous pouvez. Voici ce que nous avons appris.

Reconnaître le blocage créatif

Nous avons découvert depuis longtemps l'immense pouvoir des réseaux sociaux. Grâce à eux, notre contenu peut atteindre d'autres parties du monde, devenir des ponts pour les utilisateurs et les clients, et parfois même contribuer aux changements que nous aimerions voir dans le monde. Les réseaux sont un espace où, nous l'avons compris, nos compétences professionnelles et notre attitude proactive peuvent être mises en valeur. Pour cette raison, il n'est pas facile de reconnaître le burnout créatif en public. Certains créatifs, cependant, pensent que c'est nécessaire.

Récemment, un tweet de l'illustratrice Beatriz Ramo (@naranjalidad), est devenu viral et a suscité un débat. Dans ce tweet, l'artiste indépendante commentait avoir assisté à une série de webinaires organisés par Facebook, devenu Meta, et partageait les informations officielles de Meta sur la qualité et la fréquence du contenu qu'il était recommandé de créer pour développer et maintenir un compte Instagram sain.

Comment se développer sur Instagram ?

Selon les informations partagées par Naranjalidad, ce webinaire a mis en évidence l'importance de générer un contenu de qualité, original, avec la capacité de générer une interaction et un engagement, et a révélé que la fréquence et la continuité sont des facteurs clés de succès sur les réseaux.

Quelles sont les règles de la croissance ? Naranjalidad nous indique la continuité idéale de 5 types de contenus à télécharger sur les réseaux pour obtenir plus de visibilité pour votre compte :

1. Feed : au moins une photo ou une vidéo par jour. De préférence une qui suscite la discussion ou la controverse.

2. Stories : 5 à 8 stories par récit et par jour. Les meilleurs sont ceux réalisés sur le moment, c'est-à-dire sans pré-production. En outre, ceux qui intègrent des stickers, la géolocalisation, la musique, le texte et toute autre ressource fournie par IG seront plus populaires.

3. IGTV : 1 vidéo par semaine, avec un contenu dont la durée peut varier d'une minute à une heure.

4. Live : 1 par mois, invitant le public à laisser des questions et avec des conversations intimes et plates de type selfie.

5. Reels : 1 par jour. Il doit être divertissant, de préférence avec de la musique et de la danse et, si possible, répondre à un sujet tendance du moment.

Le défi : suivre le rythme de la création de contenu

Depuis son compte twitter, Naranjalidad, qui compte 162 000 followers sur son IG, a partagé un sentiment d'accablement suite à cette information de Meta.

« Instagram est un réseau social dans lequel beaucoup d'entre nous entrent simplement pour partager leur travail et l'utiliser comme une vitrine, mais il est devenu une sorte de tyrannie dont on ne peut pas sortir parce que sans lui on n'existe pas. »

Elle a également ajouté : « Je dis cela dans le sens ou j'ai déjà pas mal de followers, je ne veux même pas imaginer la frustration de ceux qui commencent à partager leurs illustrations sur Instagram et voient qu'elles passent complètement inaperçues ». Enfin, en quelques mots pour les nouveaux venus : « (le succès sur le net) n'a pas grand-chose à voir avec la qualité de votre travail, mais avec votre productivité », a-t-elle déclaré.

Travailler pour l'algorithme ou pour vos projets ?

Récemment, sans grande explication, l'illustratrice mexicaine Andonella (@andonella), qui compte près de 60 000 followers, a cessé de partager ses dessins sur IG. Après 7 mois d'absence, elle est retournée en ligne pour finalement raconter ce qui lui est arrivée.

« J'avoue que j'ai touché le fond avec le désintérêt et la déconnexion que j'ai avec cet espace. J'ai commencé à arrêter de poster ici pour ma santé mentale, j'ai été très déprimée pendant longtemps, et la dernière chose que je voulais, c'était de me sentir surveillée et poussée à ressembler à quelque chose que je ne suis pas. »

Son départ des réseaux n'a pas forcément eu à voir avec sa créativité, au contraire : dans son post de retour, Andonella a dressé une liste des merveilleux projets auxquels elle s'est consacrée pendant qu'elle ne postait pas sur IG, grâce à l'énergie disponible qui lui restait après avoir quitté le réseau pendant un certain temps. "Ne pas poster ici me fait inconsciemment me sentir irresponsable et coupable, parce qu'au bout du compte, les médias sociaux vous donnent l'impression que si vous ne postez pas, vous n'existez pas. Je suis sûre que je ne suis pas la seule à ressentir cela, à me comparer aux autres pour ne pas refléter à quel point elle travaille ou vit dans ces espaces numériques. Je ne veux plus me sentir comme ça", a-t-elle avoué.

Andonella réfléchit : « Les réseaux sont devenus très rares pour ceux d'entre nous qui se consacrent à la création. » J'aime l'internet et je suis enthousiasmée par les récits qui peuvent être créés dans le monde numérique, mais ça m'énerve de voir à quel point il est exigeant de satisfaire l'algorithme. Dans le cadre de son auto-observation, dit-elle, elle a réalisé que si elle voulait évoluer dans ses projets, il était peut-être temps de ne pas se consacrer autant à l'évolution des réseaux.

Abandonner les réseaux sociaux ?

Dans un monde plein de polarités, lorsque nous sommes fatigués et que nous nous sentons tendus, il est souvent tentant de penser que la solution est peut-être d'abandonner complètement ce qui nous a mis dans cet état. Nous avons parlé à l'experte en création de contenu Reina Rodriguez Taylhardat (@reinarodriguezt), qui dit comprendre exactement ce sentiment, mais pense que c'est une pensée plutôt extrême.

Ayant travaillé pour des marques comme eWork pour l'Amérique latine et l'Espagne et avec des entrepreneurs créatifs, Reina estime qu'il est temps de commencer à penser aux réseaux à partir d'un paradigme différent, qui ne finisse pas par dynamiter nos talents et, fondamentalement, qui nous permette de nous amuser à nouveau.
Comment construire ce paradigme ?

Voici 5 conseils de l'experte pour y parvenir et survivre, entre autres, à l'algorithme d'Instagram.

5 conseils pour survivre à l'algorithme d'Instagram

Vous en avez assez de travailler pour les réseaux ? Ces conseils d'un pro sont pour vous.

1) Oubliez la course au succès. Comprendre les besoins réels de vos projets

Pour ceux d'entre nous qui ont grandi en entendant à quel point il était merveilleux de se mondialiser et de diffuser nos services et nos compétences sur toute la planète, il est difficile de réfréner l'envie de rechercher un grand nombre d'adeptes, de vues et de goûts. L'experte en création de contenu Reina Rodriguez Taylhardat suggère qu'au lieu d'utiliser toute l'énergie que nous mettons à comprendre l'algorithme, nous l'utilisons pour comprendre les besoins réels de notre travail. En fin de compte, dit-elle, la plupart des projets peuvent survivre sans trop de moyens. « Si vous avez une boutique dans un quartier, vous n'avez pas vraiment besoin de centaines de milliers de followers pour vous faire vivre. Si vous êtes un professionnel créatif, il est peut-être préférable de vous concentrer sur l'attraction d'un certain profil », révèle Reina.

Elle affirme que la plupart d'entre nous sont capables de créer des projets réussis simplement en travaillant à la création d'un environnement de clients et de consommateurs qui croient en nous. Les réseaux peuvent être un espace pour prendre soin de ce que nous avons et de ce que nous réalisons, pour rester proches et présents avec ces clients, même si nous ne sommes pas suivis par des milliers de personnes. « Établir ce type de relation avec les followers ne nécessite pas nécessairement la quantité de contenu que l'algorithme exige, mais plutôt du soin et de la qualité dans la stratégie », explique-t-elle.

2. Gardez à l'esprit que les réseaux ne sont qu'une partie de votre communication.

Selon l'expert, si l'irruption des réseaux et leur essor ont créé une fascination totale, ils ne sont encore qu'une partie des relations publiques qu'une marque ou un créatif peut faire pour se développer professionnellement.

Le networking tout au long de la vie reste importante et essentielle. Les rencontres avec les collègues, les réunions, notre circulation dans certains domaines et le quotidien sont et resteront un atout pour évoluer professionnellement. Vous avez tout à fait le droit de donner la priorité à ces relations si elles vous plaisent plus que la création constante de matériel. Rappelez-vous que vous pouvez choisir où consacrer plus d'énergie - il n'y a pas une seule façon de faire les choses.

3. Comprenez quel est votre objectif, car abandonner les réseaux sociaux n'est pas une option.

« Chaque jour, de plus en plus de personnes se lancent dans les médias sociaux, même IG, alors qu'on dit toujours que c'est en déclin », observe Reina.« Il suffit de voir le nombre de nouveaux utilisateurs qui s'inscrivent chaque jour. Ils rendent la concurrence pour l'attention encore plus forte et cette forme de communication encore plus importante », explique-t-elle.

Pour toutes ces raisons, disparaitre de la toile aujourd'hui ne semble pas être une solution réaliste. « Sur le plan professionnel et commercial, il faut être présent sur les réseaux », rapporte-t-elle, mais elle insiste à nouveau sur le fait qu'il n'existe pas de méthode unique pour avoir des réseaux sociaux performants. Si elle répond à votre objectif, elle est déjà réussie, mais c'est à vous de comprendre quel est cet objectif. Savez-vous comment trouver et appliquer votre ikigai ou objectif de vie à votre routine créative ? Si ce n'est pas le cas, découvrez dans cet autre article de Domestika quel est ce concept japonais qui vous aide à découvrir le but de votre vie et les 5 clés pour y parvenir.

4. Simplifiez et standardisez votre contenu afin qu'il ne vous consomme pas (plus) d'énergie.

Si l'abandon des réseaux sociaux n'est pas envisageable, l'alternative est d'optimiser autant que possible votre production de contenu. Comment y parvenir ? En suivant ces 4 conseils de Reina :

a. Créez des formats pour votre contenu. Créez une section différente pour chaque jour de la semaine (ou toute autre périodicité de votre choix) et recherchez des idées qui répondent à ce format. Si vous êtes illustrateur, par exemple, vous pouvez publier le lundi des choses qui vous inspirent, le mardi un travail en cours, le mercredi un conseil technique... Cela vous donnera une structure de travail.

b. N'exigez pas la perfection de vous-même. Non seulement ce n'est pas possible, mais les gens n'en veulent pas. "Les followers semblent être plus attentifs aux contenus humains qu'aux contenus très professionnels", révèle-t-il.

c. Osez être spontané. Utilisez les choses qui se passent dans votre vie quotidienne, vous n'avez pas besoin d'être très formel pour créer un contenu de qualité.

d. Systématisez votre production de contenu : vous n'avez pas besoin de réfléchir à ce que vous allez créer chaque jour. Si vous réservez un moment dans la semaine ou la quinzaine pour faire toute la production de contenu simple dont vous avez besoin, vous pouvez ensuite automatiser la publication grâce à des applications et minimiser le temps que vous devez y consacrer.

5. N'oubliez pas que toutes les modes ne sont pas faites pour vous.

« Vous n'avez pas besoin de danser si vous êtes un illustrateur, ou d'avoir un compte Tiktok rempli de mèmes pour toucher les jeunes. Tout ne fonctionne pas pour tout le monde, ne vous laissez pas influencer par ce genre d'affirmations », prévient Reina. « Les gens pensent qu'ils doivent être sur tous les réseaux qui apparaissent et faire des formats tels que les podcasts, tout ce qu'ils font, et ce n'est pas vrai, et ce n'est pas conseillé, la seule chose que cela fait est de nous épuiser », explique-t-elle.

Enfin, l'expert nous recommande de nous rappeler que, dans l'univers du contenu, faire est encore plus important que rendre parfait et qu'il est fondamental de ne pas prendre cette sphère de notre vie trop au sérieux, après tout, la création de contenu, comme toute autre chose, doit être un jeu.

Si vous souhaitez accéder à d'autres conseils pour gérer vos réseaux de manière efficace et sans vous épuiser dans cette tentative, n'hésitez pas à vous inscrire au cours de Reina Rodríguez Taylhardat sur le marketing de contenu pour les réseaux sociaux.

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