elise perraux

J’ai eu 40 ans en 2023, année de mon voyage. Depuis toute petite j’ai toujours dessiné et randonné auprès de mon papa . Il m’a appris à observer, écouter, s’arrêter et prendre son temps en choisissant le cadre parfait , propice aux échappées du crayon et du pinceau. C’est donc très naturellement que je m’oriente vers une école d’arts après mon baccalauréat. S’ensuivent 10 ans d’intermittence du spectacle dans la création de décors pour le cinéma et le théâtre. Bien sur le voyage et ma curiosité de découvrir les autres cultures sont toujours présents. Chaque année je m’accorde donc un mois au bout du monde et à chaque fois ma palette et un carnet prennent une petite partie de mon sac à dos.Ces voyages me rapproche de l’environnement, de la nature et je m’attriste de plus en plus de la condition des forêts et de la biodiversité. J’aime par ailleurs plus que tout m’entourer d’arbres et les dessiner. Une transmission d’énergie s’opère quand je passe du temps avec eux. Il m’arrive même de leur parler quand je prends le temps de faire leurs portraits. Je me réoriente donc vers la protection de l’environnement et je forme les professeurs référents environnement et les éco délégués dans les collèges des quartiers nord de Marseille. Je peux ressentir l’éco anxiété des jeunes et je décide de partir 1 an en voyage pour leur montrer les solutions environnementales qui existent un peu partout dans le monde, leur montrer que l’espoir existe. Malheureusement c’est l’effet inverse qui se produit. Je peux observer les montagnes de déchets dans de magnifiques paysages, des lacs dans lesquels il est impossible de se baigner tellement ils sont pollués…C’est moi qui en deviens anxieuse. Je décide alors de faire ce qui m’apaise le plus : dessiner. Et c’est alors que le vrai voyage commence pour moi et que je peux enfin m’émerveiller de toute la beauté qui nous entoure. De retour en France, je décide de me rapprocher de ma famille et je m’installe dans une yourte dans la Sarthe, je travaille aujourd’hui en tant que chargée de projets culturels pour une association s’occupant de personnes en très grande précarité et je compte bien repartir très vite accompagnée de ma fidèle aquarelle.