Parler en public : comment trouver sa voix
Parler en public : comment trouver sa voix
por Rachel Pedraza @cosideral
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Définir l'objectif du discours
J'aimerais inspirer les personnes anxieuses à démarrer un projet créatif personnel pour métaboliser leurs émotions.

Donnez une structure à votre discours en utilisant la séquence motivée de Monroe's
1. Capter l'attention : L'anxiété est le résultat d'une impossibilité d'agir.
2. Identifier un besoin : Le tabou entretient le mal-être.
3. Satisfaire le besoin : Créer permet de métaboliser ses émotions.
4. Visualiser le futur : Créer n'est possible que quand 2 conditions sont réunies : se donner la permission et bénéficier d'une sécurité.
5. Passer à l'action : Démarrer un projet créatif personnel.
Texte final
1. L'anxiété nait d'une impossibilité d'agir.
Dans les années 70, Henri Laborit étudiait la biologie des comportements humains en situation sociale. Dans son livre Eloge de la fuite, il posait à la lumière de ses découvertes le rapprochement entre stress prolongé et paralysie de l'action. Lorsqu'un individu se trouve de façon répétée face à un stress, et qu'il ne peut ni fuir, ni lutter, alors il intègre que l'action = inefficacité. Cet apprentissage provoque en lui ce qu'il appelle l'inhibition de l'action et s'accompagne de l'angoisse.
2. Le tabou entretient le mal-être
Si les traumatismes sont des troubles rapportés chez les soldats depuis l'antiquité, c'est depuis moins d'un siècle seulement que la science approfondit les connaissances dans l'entrelacement des facteurs entre expériences vécues, émotions, comportements et maladies psychosomatiques (Rapport de l'INSERM). Le sujet est malheureusement loin de ne concerner que des exceptions. Les experts de santé publique rapportent, qu'en France, une personne sur cinq est touchée chaque année par un trouble psychique, soit 13 millions de personnes (France Info).
Mais si l'on observe une libération de la parole publique sur la santé et le bien-être mental (à travers les médias et réseaux sociaux), le sujet reste tabou quand il nous concerne intimement. 73% des Français jugent que la santé mentale est un sujet tabou ! (Fondation AESIO, 2022).
La raison à cela ? Un jugement social fort (Sophie Arfeuillière, Psycom), même chez les médecins (France Info). Or, ne tolérer que sa palette émotionnelle jugée comme "positive" nous empêche de concevoir le mal-être comme justifié et d'en interroger le sens. Le deuxième problème est que ce dénigrement à l'égard des émotions jugées non désirables fait naitre une peur vis-à-vis d'elles ("la peur d'avoir peur", Thierry Ribault, Contre la résilience). Cela non seulement concrétise la honte, mais peut aussi déclencher un retrait social, voire conduire à l'isolement (Cyrinne Ben Mamou, docteure en neurosciences).
3. Créer permet de métaboliser ses émotions.
Comment quitter la honte ? J'aimerais vous parler d'un moyen d'appréhender les blocages émotionnels en contournant ces tabous sociaux.
Lorsque nos possibilités nous paraissent limitées dans le monde extérieur, nous pouvons découvrir un autre portail sur des idées infinies : celui de notre imagination (Una Sol Diaz, Création d'une bande dessinée autobiographique en ligne). Quand nous apprenons à entrer dans notre monde intérieur, nous pouvons entrevoir un large éventail de possibilités pour intégrer des expériences, trouver des réponses, délier des emmêlements et voir émerger un sens. En donnant une forme tangible à notre processus d'introspection par un outil créatif, nous pouvons instaurer une distance symbolique avec nos ressentis afin de mieux les observer et les métaboliser (Anne-Marie Jobin, Le nouveau Journal Créatif). Le fait de créer permet aussi de renouer avec son droit d'expression et de s'affirmer dans ses idées. Indépendamment de tout "talent" artistique, faire appel à son imagination et mettre en pratique sa créativité permet de retrouver un pouvoir sur sa vie !
4. Créer n'est possible que quand 2 conditions sont réunies
Créer n'est possible que quand deux conditions sont réunies : se donner la permission et bénéficier d'une sécurité.
Se donner la permission c'est se donner la permission de se tromper, de ne pas avoir de résultat fixe et de simplement errer dans un processus. Le processus créatif compte plus que le résultat. Cela va à l'envers de la pensée didactique qui nous a inculqué que toute action doit nécessairement aboutir à quelque chose. Il y a beaucoup à gagner à retrouver cette attitude de curiosité vis-à-vis d'un processus. Comme la pratique invite le hasard, elle permet de court-circuiter des automatismes, de devenir à l'aise avec ses intuitions et de s'ouvrir à de nouvelles perspectives.
La deuxième condition pour activer sa créativité est de bénéficier d'une sécurité. Afin de pouvoir se lire et d'être pleinement honnête avec nous-même, nous avons besoin d'un espace de sécurité, où nous n'avons pas besoin de chercher à plaire ni à prouver quoi que ce soit. Il faut cette sécurité pour pouvoir se déshabiller complètement sans la crainte d'être jugé. Pour cela, nous pouvons choisir le support qui nous convient pour nous exprimer mais aussi un lieu où nous ne serons pas dérangés.
5. Démarrer un projet créatif personnel
Vous aurez remarqué que les cours Domestika démarrent avec la section "Mes inspirations". Je vous invite pour cet exercice à commencer par faire une recherche et une petite compilation de deux ou trois personnes qui vous inspirent sur la voie de l'émancipation. Des personnes qui incarnent à vos yeux la liberté, qui ont peut-être transformé positivement des choses dans la société, qui ont été auteures de créations émancipatrices à l'échelle collective. Cela peut-être des personnes de votre entourages, ou des personnes qui ont marqué l'histoire, des artistes. Ils représenteront vos ressources pour le processus. Voyez comment les avoir à l'esprit peut être soutenant.
Ensuite, je vous invite à consulter votre intériorité et d'aiguiser votre œil. Quelles sont les émotions ou sentiments qui vous rendent visite ? Quels sont les endroits émotionnels qui vous bousculent ? Quelles sont les choses dans lesquelles vous mettez votre attention ? Chercher quels sont les "parasites". Quelles sont les choses que vous souhaitez changer ? Quel est votre coté obscur peut-être ?
Quand vous trouvez un conflit que vous souhaiteriez résoudre, ou une problématique à laquelle vous souhaiteriez obtenir des réponses, voyez ensuite comment vous pourriez la matérialiser. La symboliser par un dessin ? Un photocollage ? Un mélange d'images et de mots ? Ou alors, comment pourriez-vous lui donner forme, consistance : Par la composition d'une musique ? Par l'écriture d'un petit poème ? Par l'élaboration d'une danse ? Une peinture abstraite ?
Ce qui appelle votre attention, mettez-le au monde. Et regardez ce qu'il se passe en vous pendant le processus de création. Notez à la fin vos ressentis.
Je communique mon plaisir de dessiner sur mon compte Instagram.
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